UCHI-KOMI : coups redoublés.
UCHI-KOMI est souvent employé en Occident pour dire faire des entrées. En fait UCHI-KOMI signifie frapper à coups redoublés pour enfoncer quelque chose (un pieu en terre, un bélier contre une porte). Il porte en soi l'idée de violence et de coups saccadés redoublés.
Faire UCHI-KOMI c'est donc bousculer son partenaire avec des tentatives de projections répétées (tentatives seulement dans un but pratique pour que la répétition en succession rapide puisse avoir lieu).
Autrement dit, faire UCHI-KOMI, c’est s'exercer à effectuer des projections dans des conditions réelles de vitesse, de violence et d'esprit d'art martial avec un partenaire qui sert en quelque sorte de "punching-ball". A la différence du Randori où l'on procède par projection isolée si l'on peut dire, dans UCHI-KOMI la projection n'est pas portée jusqu'à son terme et le partenaire s'efforce de rester quand même debout ceci, à seule fin de ne pas briser le rythme de l'exercice dont la continuité est la véritable raison d'être.
En s'efforçant de pratiquer UCHI-KOMI selon son véritable esprit, c'est-à-dire corps, esprit, mental tout entier tendu dans la répétition forcenée de la même projection, on finit par atteindre un état second dans lequel plus rien ne compte que la projection. Le but de cet exercice est dès lors évident : il tend à libérer l'individu de sa dualité, de ses complexes et de ses inhibitions de façon à faire jaillir et cultiver le réflexe pur.
C'est le "Nami Abida BUTSU" récité avec des gestes au lieu de l'être avec des mots.
L'un et l'autre ont le même objet, le même but, le même effet;
Pour pratiquer UCHI-KOMI d'une manière profitable, il faudrait donc commencer l'exercice
avec la rage au ventre. A fil des minutes la volonté doit se tendre d'autant plus que l'ardeur
physique va s’émousser, puis on passe la première fatigue, celle qui nous ferait abandonner
si l'on s'écoutait, et, peu à peu, soi-même, le partenaire, le mouvement que l'on répété, tout ce confond plus rien que UCHI-KOMI .....Les coups frappés....les coups frappés.... les coups frappés…
C'est quand le fatigue est à son paroxysme, le mental prêt à lâcher qu’intervient le BUTSU_KARI, le "saîgo made", le jusqu'au bout, c'est charger vers le défenseur qui va mettre toute sa volonté pour tenter d'arrêter les assauts répétés et ne pas céder. L'attaquant devient le mouvement qu'il répéte. Son physique est son mental ne sont plus qu'un, c'est une transe et c'est aussi la démonstration de l'entraide mutuelle avec son partenaire sans lequel il serait impossible d'atteinte cet état.
P.INDA